Broderie  narcoleptique (*)   

Je travaille depuis plusieurs semaines sur le livre qui accompagnera le chapeau d’argent vers sa destinataire.

J’aime ce temps d’écriture et le temps de travail autours d’un livre. Les nouvelles technologies permettent à présent de faire son livre soi-même. C’est assez merveilleux, plus besoin d’éditeur ! J’aime tout autant cette idée d’indépendance, de produire soi-même son travail.

Et puis j’aime écrire même si très longtemps je ne me le suis pas du tout autorisé. Une affaire de catégorie dans laquelle je n’étais pas. Une affaire de dyslexie et d’orthographe aussi.

(*) Broderie  narcoleptique  2008  Taie d'oreillée brodée
Toute mon adolescence j’ai souffert de narcolepsie, en particulier lorsque je que je prenais des notes, en cours. Dans mes cahiers d’étudiante, je retrouvais environ une page sur cinq, couverte d’inscriptions absolument indéchiffrables. Dans mon sommeil,  je parvenais à tracer quelque chose sur la feuille, une forme d’écriture automatique, etrange, une tentative de rester dans le monde réel alors que j'étais aspirée par le sommeil.
 

Dans la balance parfois, je m’amuse à placer par plaisir les souvenirs de ce que je faisais avant et de ce que je fais maintenant (dans la vie comme on dit).

Je suis encore parfois étonnée de tous ces changements. Que tout est fonctionné comme je l’avais espéré. Que les choses positives poussent les une après les autres. C’est curieux la vie, parfois on cultive très longtemps un jardin qui demeure stérile et puis tout d’un coup quand pousse une fleur, c’est contagieux, d’autres se mettent à pousser autour… un grand mystère…

Je prépare mes chapeaux : bonnet d’âme et casquettes de l’artiste pour lundi…

le chapeau d’argent est en tournée dans une classe de sixième… Alors je vais arrivée bien coiffée….

Hier, domptage toute la journée de ce matériel assez capricieux dans les grands formats.

Le chapeau d’argent a fait une halte bien reposante dans l’atelier de sculpture de Nicole.

J’aime cet atelier tout talqué de blanc,  comme une halo de tranquillité, de lenteur.

Nicole a déposé dans le chapeau les différents morceaux de pierre qu’elle travaille. De la pierre la plus tendre à la plus dure...

J’ai repéré dans l’atelier, deux étranges petits coussins ergonomiques, un blanc et  rouge rayé, tout talqués. Ce sont des reposes pierres, des coussins pour caller la pierre. Ça m’a plut, et j’ai proposé à Nicole une cohabitation entre les pierres et le coussin rouge.