J'ai fait le ménage, rangé la maison, la veille, puis j'ai accrochée mes pièces un peu partout. Elles flottaient comme des fantômes au milieu du salon.
Le manteau de liens, avec ses cordons de plus de dix mètres faisait le lien entre le rez-de-chaussée et l'étage où se poursuivait la visite.
Même dans le jardin, dansait sous le cerisier en fleurs le vieux manteau de peau ressorti d'un carton.
Je l'ai ensuite attendu très longtemps.
Et quand il est arrivé il est resté un long moment silencieux, glissant comme une ombre à travers mes vêtements. J'ai eu peur de son silence, j'ai proposé des explications, un café et des tas de formules de politesse qui me rassureraient .
Il m'a juste répondu dans un tout petit chuchotement; "chut, laissez-moi rêver".
Puis il a suivit le fil du manteau comme un enfant, en ce précipitant là haut et un peu plus tard, j'ai vu qu'il y avait un peu d'eau dans ses yeux. Je ne savais pas bien quoi faire. Comment être.
J'ai compris qu'il aimait mon travail et que j'aurai sans doute une belle place, une vrai place durant le salon.
Quand il est parti, je me sentais un peu vide, un peu chamboulée par cet encouragement si particulier, profond, sensible, sincère...